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Chronique : 15 Suis-je déjà dans l’addiction à internet ?
Bien-aimés dans le Seigneur,
paix et joie à vous de la part de Jésus Christ notre Unique Sauveur !
On connaît bien les addictions à l’alcool, à la drogue et au sexe. On a peut-être côtoyé des personnes sous l’emprise de ces addictions. Mais avec le développement prodigieux des moyens de communication sociale, la liste des addictions est appelée à s’allonger. Aller sur internet pour quelque motif que ce soit, assumer une présence active sur les Réseaux Sociaux Numériques (RSN) et jouer en ligne pour gagner de l’argent ou pour se distraire sont aujourd’hui des pratiques normales des hommes et des femmes de notre temps, toutes catégories sociales confondues.
Seulement que derrière ces pratiques de la vie quotidienne, se cache la possibilité de développer une véritable addiction à Internet. Il faut reconnaître que la question est loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. Certains reconnaissent la possibilité de développer une addiction à Internet au même degré de nuisance que les addictions classiques précitées. D’autres parlent plutôt de comportement excessif et problématique sur Internet en raison de troubles psychologiques graves et de sérieuses difficultés sociales ou existentielles. Il s’agirait alors simplement d’une utilisation compensatoire d’Internet qui n’est plus la cause du dysfonctionnement mais le moyen d’y remédier.
Dans tous les cas, qu’on le considère comme une addiction ou qu’on y voie seulement une pratique compensatoire, il s’agit pour nous, de pratiques excessives et dysfonctionnelles liées à Internet avec d’évidentes conséquences psychologiques, sociales et même spirituelles. De manière basique, il est ici question d’une action répétitive online sur laquelle la personne a perdu tout contrôle et qu’elle continue en pleine conscience des conséquences négatives sur lui-même et sur son entourage. Et puisqu’il s’agit d’un mal, quels en sont les principaux signes ou symptômes qui doivent nous alerter ? Nous en énumérons six :
- Le besoin irrépressible d’être connecté et de pouvoir naviguer. Les pensées et les émotions de la personne sont mobilisées sur cette activité.
- Le sentiment de sevrage qui se traduit par des états émotionnels négatifs à savoir l’irritabilité, la tristesse ou même l’agitation en cas de mauvaise connexion ou d’absence totale de connexion à Internet.
- L’augmentation constante de la durée sur Internet. D’autres activités de la vie courante autrefois importantes sont littéralement supprimées au profit de la présence sur Internet qui devient une solution aux états émotionnels négatifs comme l’anxiété, la peur, le stress, le mal de vivre.
- La perte de contrôle par rapport à l’envie d’être sur Internet. Se priver volontairement d’Internet ou réduire le temps de connexion semblent désormais hors portée.
- La perte progressive de l’intérêt pour d’autres activités de la vie sociale, professionnelle et même spirituelle.
- La poursuite de l’activité en ligne malgré la pleine conscience des multiples impacts négatifs sur sa vie et sur son entourage.
A ce stade de notre réflexion, plusieurs questions assaillent l’esprit : à partir de combien de signes, pourrait-on reconnaître une addiction ? La totalité des signes ou à partir d’un nombre supérieur ou égal à la moyenne ? Quel doit être le degré de sévérité de chaque signe ? Sur combien de temps faudrait-il observer les signes chez soi ou chez autrui pour diagnostiquer une addiction ? six mois ou un an ? Les psychologues ou autres spécialistes pourront répondre avec précision à toutes ces interrogations au terme de débats houleux.
En ce qui nous concerne, il faut que nous examinions minutieusement notre rapport à Internet pour détecter éventuellement ces signes précités et puis passer immédiatement à l’action pour prévenir ou guérir de l’addiction à Internet si elle s’est déjà installée.
A jeudi prochain si Dieu le veut !
Père Eric Oloudé OKPEITCHA
Diocèse de Porto-Novo